Violence dans les relations familiales et entre partenaires intimes : comment et où chercher de l’aide?


Regroupement

Que tu sois victime ou témoin de violence, sache que tu ne seras jamais seul(e). Des personnes autour de toi seront toujours là pour t’écouter, t’aider et t’offrir du soutien, en toute confidentialité et sans jugement.

Cela dit, il n’est pas toujours facile de savoir comment et où chercher de l’aide. Cet article t’apportera donc quelques pistes afin que tu saches vers qui te tourner lorsque tu seras prêt(e).

Si tu es témoin de violence

Si tu es témoin de violence, tu espères probablement que la victime demande de l’aide le plus rapidement possible. Cependant, il faut toujours se rappeler que c’est à la victime de décider si elle veut demander de l’aide, et à qui. C’est une décision qui lui appartient!

Malgré cela, tu te demandes pourquoi ta copine hésite à demander du soutien, même si elle souffre beaucoup ? Voici quelques raisons qui t’aideront à mieux comprendre sa réalité :

Peur des représailles : Sophie craint que son copain devienne encore plus agressif ou contrôlant si elle demande de l’aide. « Et si ça empirait? », songe-t-elle souvent, le cœur serré. Pour le moment, elle préfère garder le statut quo plutôt que risquer de se mettre en danger.

Isolement : Marc a déjà commencé à éloigner Maude de son réseau social, l’empêchant de voir ses amies et sa famille. Sans soutien extérieur, Maude doute d’elle-même et croit qu’elle est seule dans sa situation. Plus le temps avance, plus elle se dit qu’elle est responsable du comportement violent de son copain, et qu’elle n’a personne vers qui se tourner.

Perte de repères et de stabilité : Amy reste dans une relation violente, pensant avant tout à son fils Jacob.  La peur de le déraciner de son milieu, comme de déménager ou de le changer d’école, la paralyse.

Ressources financières limitées : Pour Mylène, subvenir aux besoins de ses enfants passe avant tout. En quittant son copain violent, elle anticipe de ne plus avoir assez d’argent pour leur offrir la même qualité de vie. Elle doute de sa capacité à tout gérer seule, et cette incertitude sur l’avenir l’empêche de passer à l’action.

 

Une écoute bienveillante, sans pression

Maintenant que tu comprends pourquoi ta copine hésite à demander de l’aide, tu te demandes peut-être comment réagir pour l’accompagner dans ce processus. Même si les obstacles qu’elle rencontre peuvent lui sembler insurmontables, il existe des ressources qui garantissent la confidentialité et peuvent l’aider à évaluer ses options de manière sécuritaire, sans jugement.

Toutefois, la première étape pour une victime est de partager son histoire, de parler de ce qu’elle vit. Il peut s’agir d’un premier pas vers la recherche d’aide, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle prête à le faire. À cette étape, l’écoute active et la bienveillance sont de mises, sans jamais juger ou se montrer trop exigeant(e) envers elle, car cela ne pourrait que l’isoler encore plus.

Tu sens que ton amie est prête à demander de l’aide? Tu peux alors l’aiguiller avec douceur vers des ressources adaptées. L’important est de respecter son rythme et de lui rappeler qu’elle n’est pas seule. Tu peux donc commencer par lui dire quelque chose comme : Je sens que tu es de plus en plus prête à demander de l’aide, mais je comprends que cela puisse te faire peur. Je veux simplement te rassurer : tu peux y aller à ton rythme et commencer par prendre de l’information. Il existe plusieurs ressources entièrement anonymes, et personne ne sera au courant de ta démarche. Et surtout, n’oublie pas : tu n’es pas seul(e), et si tu veux en discuter, je serai toujours là pour t’écouter.

 

Je suis victime de violence : à qui en parler?
Tu vis de la violence? Pour parler de ta situation, mieux comprendre ce que tu traverses, obtenir du soutien ou simplement en savoir plus sur tes options, n’hésite pas à parler à quelqu’un en qui tu as confiance.

Il peut s’agir de :

  • Tes parents ou les parents d’un(e) ami(e)
  • Ton tuteur ou ta tutrice
  • Des enseignant(e)s ou conseillers(ères) scolaires
  • Un médecin
  • Des amis de confiance

Il se peut aussi que tu préfères en parler à des ressources en-dehors de ton entourage. Il y a justement plusieurs organismes qui sont là pour t’écouter et te soutenir, sans jugement et en toute discrétion :

  • Ligne Jeunesse, J’écoute, disponible 24 heures par jour, 7 jours par semaine, en français ou en anglais. Un service de messagerie est également offert.
    Site web : jeunessejecoute.ca
    Téléphone : 1-800-668-6868
  • La ligne d’écoute Fem’aide, qui t’offre aussi des options de clavardage et un service de SMS :
    Site web : femaide.ca
    Téléphone : 1-877-336-2433
  • Le Réseau-Femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, qui offre des consultations confidentielles avec une intervenante afin de bâtir un plan de sécurité personnalisé et adapté à ta situation. Des activités communes, quant à elles, sont mises en place pour renforcer les liens entre les femmes et briser l’isolement.
    Téléphone : 1-888-946-3029
    Site web : rfsoo.ca

Même si ce n’est pas facile, demander de l’aide est un acte de courage, et non un signe de faiblesse. C’est un moyen de se reconstruire et de reprendre du pouvoir sur sa vie. Peu importe où tu en es dans ta démarche, il existe des solutions.

Dans le prochain article, nous t’expliquerons quelles sont les bases d’une relation saine en plus de te fournir des pistes d’action pour développer ta résilience. Tu mérites d’être en sécurité, respecté(e) et de construire un avenir positif!

 

Article rédigé par Anne-Sophie Brunelle dans le cadre du projet Spectateur.e.s Essentielles financé par le ministère des Femmes et Égalité des genres.

 

Références :
Zidenberg, A.M. (2024). Spectateur. e. s EssentiElles : Revue de la Recherche sur l’Exposition des Filles à la Violence par Partenaire Intime. Réseau-Femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, Windsor, Ontario.

Zidenberg, A.M. (2024). Brisons le silence : Guide essentiel pour comprendre et agir face à la violence dans les relations familiales et entre partenaires intimes. Réseau-Femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, Windsor, Ontario.