Prévention de la violence auprès des jeunes : comment intervenir comme parent ?


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Vous avez des enfants et vous vous demandez comment prévenir la violence dans leurs futures relations? Le simple fait de vous questionner représente déjà un pas dans la bonne direction. En effet, agir tôt est la clé pour accompagner votre jeune vers des relations saines et égalitaires. Voici donc quelques conseils qui vous aideront à amorcer la discussion dans le respect, l’ouverture et la confiance. 

Apprendre à votre enfant à respecter ses propres limites
Quand comptez-vous entreprendre certains échanges avec vos enfants en vue de prévenir la violence dans leurs relations ? Pour Maïra Martin, directrice générale d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOCVF), il est souhaitable d’intervenir très tôt : « Lorsque l’enfant a entre deux et six ans, il est déjà possible de le sensibiliser au respect de son corps et de ses limites. Pour ce faire, on explique au petit qui peut le toucher et qui ne peut pas. On tente aussi de lui apprendre à nommer ses parties intimes par leur bonne appellation ». La notion de secret doit également être démystifiée auprès de l’enfant afin de prévenir l’inceste et les abus. « On lui signifie qu’un adulte ne peut pas lui réclamer de garder un secret. L’amour s’exprime certes avec des mots et des gestes, mais il convient toujours de demander la permission », ajoute-t-elle. À cet égard, les normes de la société ont longtemps encouragé les enfants à donner des bisous à leurs proches, en positionnant cette marque d’affection comme un signe de politesse. Malheureusement, si le bambin n’en ressent pas l’envie, cela lui envoie un message que dans certains contextes, il est acceptable qu’il se sente forcé. En agissant de cette façon, on ne respecte pas ses limites, et on ne lui apprend pas à respecter celles des autres.

Éliminer les stéréotypes de genre pour prévenir la violence
Le garçon fort et turbulent, la petite fille posée et délicate… Ces stéréotypes augmentent l’intolérance face à la différence. Pour renverser la vapeur, vous pouvez amorcer certaines discussions sur la diversité de genre, sur les différentes orientations sexuelles, sur le racisme, etc. « Comme adulte, on doit éviter de mentionner à une petite fille des choses comme Quand tu te marieras et que tu auras des enfants… En disant cela, on renvoie l’idée qu’il n’est pas possible ou convenable qu’une fille entretienne une relation avec une autre fille », explique Maïra Martin. Ces discussions peuvent également émerger dès que l’enfant a deux ans. « En parler tôt fournit de bonnes bases à l’enfant. On favorise une meilleure acceptation de soi et de l’autre, et on contre ainsi l’intimidation et plusieurs formes de violence », renchérit-elle. 

Parler de sexualité : une nécessité
Même en 2022, le sexe demeure encore très tabou. Pourtant, comme parent, il est primordial d’ouvrir le dialogue dès que le jeune atteint l’âge d’environ 12 ans. « On peut comparer la sexualité à une voiture. C’est l’fun, mais il y a des règles à respecter comme s’assurer que son partenaire est consentant et utiliser des moyens de contraception », explique Maïra Martin. Celle-ci précise qu’évidemment, il convient de s’adapter au niveau de maturité de chaque enfant. Ainsi, tâtez le terrain afin de vérifier si le vôtre est à l’aise d’aborder certaines questions. Sinon, n’hésitez pas à lui assurer votre entière disponibilité lorsque le moment sera opportun. « C’est évidemment le rôle du parent de laisser des préservatifs à la disposition de son jeune et de planifier un rendez-vous médical pour qu’il puisse discuter de contraception avec un médecin », explique-t-elle.

La pornographie : un enjeu à prendre au sérieux
Vous croyez que votre enfant ne consommera jamais de pornographie, que « ce n’est pas son genre » ? Attention, car plusieurs jeunes en sont d’abord exposés par accident. De plus, les films pornographiques d’aujourd’hui sont très graphiques et de plus en plus violents. Il est donc essentiel d’aborder le phénomène sans hésitation. « Il ne faut pas interdire au jeune de regarder de la pornographie. Il est davantage souhaitable de l’encadrer et de le préparer afin qu’il bénéficie d’un maximum de recul sur ce qu’il voit », affirme la directrice d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes. Ainsi, il est nécessaire d’amener le jeune à comprendre que les pratiques véhiculées dans les films ne représentent pas la réalité, et qu’ils ont le droit de ne pas se sentir à l’aise face à ce qui est diffusé. 

La clé : l’estime de soi
La violence psychologique, qui se traduit notamment par de l’humiliation, du dénigrement et du contrôle dans les relations intimes, est répandue. Chez les jeunes, la cyberviolence demeure également très fréquente. Pour ce faire, comme parent, il est primordial de favoriser l’estime de soi de son enfant. Il s’agit du point de départ qui lui permettra de bien connaître et définir ses limites de même qu’éviter la pression de ses pairs. 

Vous aimeriez obtenir des outils pour aborder la violence dans les relations avec vos ados ? Le site Ouvre les yeux présente une mine d’or d’informations de même que des jeux-questionnaires. Traçons les limites se veut également une référence pour les jeunes en matière de violence à caractère sexuel.