Mieux vaut prévenir que guérir : en augmentant notre autonomie émotionnelle


Regroupement

En travaillant comme avocate à aider principalement les femmes à quitter des situations de violence conjugale, j’ai réalisé l’importance de l’autonomie émotionnelle. Je ne suis pas travailleuse sociale, mais j’ai eu la chance de collaborer avec des travailleuses sociales qui m’ont beaucoup appris, dans le cadre de mon travail. J’en tire donc des leçons humaines de base.

L’une des dynamiques de violence dans les relations intimes est le contrôle d’une personne envers l’autre, ce qui peut mener à un certain degré de dépendance sur différents plans (émotionnel, financier, etc.). Au contraire, les relations saines ont tendance à favoriser l’autonomie de chaque personne et l’interdépendance.

La dimension émotionnelle est donc l’une des dimensions relationnelles à travers lesquelles il est possible de développer son autonomie, pour prévenir la violence ou pour s’en sortir. Par exemple, dans une situation conjugale, il arrive parfois qu’une personne prive l’autre de tout lien affectif avec d’autres personnes, que ce soient des membres de sa famille, des ami·es, des membres de sa communauté spirituelle, ou des collègues de travail. Une femme confrontée à cette situation pourrait vivre un grand isolement. Pour prévenir cela ou s’en sortir, cultiver son autonomie émotionnelle pourrait vouloir dire de tenter de développer ses relations avec d’autres personnes que notre partenaire intime.

Consulter une travailleuse sociale ou une psychologue peut aider à explorer certaines questions liées à l’autonomie émotionnelle : Est-ce que je m’attends à ce que ma relation intime comble tous mes besoins affectifs? Est-ce que d’autres personnes peuvent répondre à ces besoins? Comment puis-je répondre à mes besoins affectifs tout en répondant à ceux d’autres personnes autour de moi, comme mes enfants? Est-ce que je prends le temps de voir ma famille, mes ami·es, les membres de ma communauté spirituelle et mes collègues de travail? Est-ce que je me sens isolée? Quelles activités pourraient m’amener à rencontrer de nouvelles personnes? On peut aussi répondre à ces questions et bien d’autres, par soi-même. À la base, une chose que j’ai observée dans ma pratique est l’importance d’avoir une personne vers qui se tourner pour un soutien émotionnel quand on vit une difficulté dans une relation intime.

Différents centres de femmes comme le Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario peuvent vous offrir un soutien émotionnel à travers des services de counseling et des activités de groupe. Vous pouvez aussi consulter la page web des services aux femmes de l’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes pour trouver différents services offerts aux femmes francophones. 

 

Article rédigé par : Julie Lassonde, avocate