Combattre la violence faite aux femmes !
Regroupement
La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.
En septembre 1989, j’ai commencé l’école à St-Thérèse avec mon petit sac à dos bleu et un gros sourire. L’année précédente, j’étais tellement jalouse de mon frère aîné. J’aimais tellement l’idée d’aller à l’école et quand mon tour est arrivé, j’étais ravie. Ce fut une année scolaire mémorable pour moi.
Ce fut une année scolaire mémorable pour nous tous.
Peu après ma première journée de maternelle, 14 femmes ont été assassinées à l’école Polytechnique de Montréal. En colère après avec été rejeté par l’école d’ingénierie, un jeune homme a conclu que le problème n’était pas ses mauvaises notes ou son application faible. Non. À son avis, le problème était le féminisme. Les femmes étaient bienvenues à l’école d’ingénierie et pour lui, ceci était un affront à son genre comme homme. Alors il a décidé d’assassiner 14 jeunes femmes destinée à un avenir radieux.
Il est entré dans l’école le matin du 6 décembre et a irrévocablement changé l’école et le pays tout entier.
Maintenant, le 6 décembre est reconnu comme la journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Chaque année, des communautés à travers le pays commémorent l’anniversaire et nous, le ton général est : nous devons faire mieux.
Nous reconnaissons maintenant le misogyne du 6 décembre, mais ce n’était pas la conclusion au début. Pour trop longtemps, l’attitude était que le massacre était une tragédie, oui, mais pas une réflexion de notre culture, mais plutôt un acte commis par un homme malade.
C’est l’antiféminisme qui a causé le massacre du 6 décembre, mais ce sont les militantes féministes qui se sont battues pour qu’on puisse apprendre de cette tragédie et non pas la répéter.
Comme militante féministe, le 6 décembre est mon rappel que le travail continue.
Dans la dernière année, en Ontario seulement, 58 filles et femmes ont été assassinées. La plus vieille victime avait 89 ans. La plus jeune n’avait que 2 ans.
Au Québec, 17 femmes ont été assassinées par leur conjoint cette année.
Cette tragédie a donné lieu à une commémoration le 6 décembre c’est un bon début. On doit se joindre comme communauté pour pleurer et se souvenir des 14 femmes ciblées.
Mais il va falloir beaucoup plus d’action pour garantir une vie sécuritaire pour chaque fille et chaque femme au Canada.
5 outils qu’on peut utiliser quand on est témoin de harcèlement
Quand on est témoin de harcèlement ou de violence, il faut trouver le courage d’intervenir. Souvent les gens pensent que c’est trop difficile ou dangereux d’intervenir, mais ce n’est pas le cas !
Il existe 5 outils qu’on peut utiliser si on est témoin de harcèlement.
Tu peux distraire la situation en posant une question innocente à la victime comme « Est-ce que vous avez l’heure ? » ou « Désolée, je cherche ce café. Est-ce que vous pouvez me donner des instructions ? » Tu peux aussi créer une distraction en trébuchant, échappant ton sac, etc. Une distraction est une façon très simple, sans confrontation, ou on peut créer une occasion pour se sortir de la situation.
Tu peux déléguer à une personne l’autorité comme le conducteur d’autobus ou l’agent de sécurité. Tu peux aussi déléguer à un autre témoin et leur demander de l’aide.
Tu peux documenter l’incident en prenant une photo ou une vidéo que tu partages avec la personne ciblée. Tu peux aussi documenter une description du suspect ou la plaque d’immatriculation.
Tu peux attendre que le moment se passe et dialoguer avec la femme ciblée. « J’ai vu ce qui s’est passé. Je suis tellement désolée. Puis je vous aider ? »
Tu peux aussi diriger la situation en établissant une limite avec le harceleur. « Elle a dit non. Laisse-la tranquille. » Tout de suite après, tourne vers la cible et demandes-lui comment tu peux l’aider. « Je suis tellement désolée. Veux-tu que je marche avec toi ? Est-ce que tu veux emprunter mon téléphone pour appeler quelqu’un ? »
Ce n’est pas assez de prendre un moment de silence une fois par année lors d’une commémoration. On doit s’engager au quotidien. C’est ce qui est nécessaire pour éradiquer la violence faite aux femmes.
Souvenons de leurs noms !
Promettons de mieux faire pour toutes les filles et les femmes victimes de violence. Promettons de mieux faire pour :
Geneviève Bergeron
Hélène Colgan
Nathalie Croteau
Barbara Daigneault
Anne-Marie Edward
Maud Haviernick
Maryse Laganière
Maryse Leclair
Anne-Marie Lemay
Sonia Pelletier
Michèle Richard
Annie St-Arneault
Annie Turcotte
Barbara Klucznik-Widajewicz
Nous nous souviendrons.
Nous croyons que tout le monde doit être considéré de la même façon et accepté sans différence. Si vous êtes victime ou témoin de violence, n’hésitez pas à nous contacter 1-888-946-3029 ou prenez un rendez-vous.