Introduction à la résilience au féminin


Regroupement

Article rédigé par Elise, Nyirasuku, TSI. 

 

Qu’est-ce que c’est la résilience?

Lorsqu’on parle de la résilience, plusieurs définitions sont proposées. Ceci en raison de l’objectif  et du sens que l’on cherche à atteindre. Voici quelques exemples de sa définition: en premier lieu, la résilience peut être définie comme une capacité pour un système dynamique de rebondir après avoir vécu une situation traumatisante, difficile et qui a menacé sa vitalité, sa stabilité et son développement (Hornor, 2017). En deuxième lieu, la résilience est un processus positif et protecteur, qui peut réduire les conséquences négatives et mal adaptatives d’une situation de risque (Greenberg, 2006). En troisième lieu, la résilience est un concept interactif qui nous permet d’analyser la présence des conditions sérieuses, traumatisantes et les capacités psychologiques positives malgré l’adversité (Rutter, 2006). Enfin, Michellet (2009) propose que la résilience d’un individu dépend de la qualité des liens et des interactions que cet individu entretient avec son environnement.

Pourquoi la résilience est-elle importante?

En effet, en nous inspirant des écrits de Michellet (2009), la résilience peut être une capacité individuelle, c’est à dire la capacité d’avoir des facteurs internes, cognitives qui permettent d’avoir plus de résilience: comme le type de personnalité, certaines capacités mentales, comme la détermination, l’estime de soi, le contrôle de soi, le type d’attachement reçu, la capacité de créer des liens sociaux, la capacité de demander et de recevoir de l’aide, etc. Ensuite la résilience peut être un processus, c’est à dire un concept modulable dynamique, évoluant dans le temps et selon les événements. C’est pour cela que l’on va entendre des termes comme rebondir, aller de l’avant, ici on fait aussi le lien entre les facteurs de risque et les facteurs de protection, ce processus étant influencé par les facteurs individuels, familiaux et environnementaux. Finalement la résilience est aussi un résultat, donc elle serait un état d’être, une sorte de résultat ou de conséquence positive de la mise en œuvre de certaines stratégies adaptatives. Par exemple, à la suite d’un événement traumatisant ou difficile, la capacité de rester en bon état mental. Ici ce résultat dépend aussi de facteurs de protection: des relations affectives sécurisantes et stables et des expériences de succès et de réussites.

Et les femmes? 

Dans le cadre de ce blogue, je vous propose une série de thèmes sur la résilience des femmes et les différentes façons de la développer comme capacité. Cependant, je reconnais que le groupe des femmes est un groupe qui n’est pas homogène et parler de la résilience des femmes dépend de plusieurs facteurs et de l’objectif que l’on cherche à atteindre. Dans une société patriarcale, les femmes rencontrent plusieurs défis qui affectent leur bien-être socio-émotionnel. L’impact et l’ampleur de ces défis dépendent aussi de l’identité et du groupe social dans lesquels ces femmes appartiennent. Généralement, les femmes sont victimes de différentes sortes de violences et abus, par exemple au niveau structurel, certaines politiques et lois n’avantagent pas les femmes et les oppriment d’avantage; au niveau systémique, les femmes sont nombreuses à occuper des emplois précaires et moins rémunérés et subissent de l’harcèlement au travail; et au niveau individuelle, les femmes vivent des expériences de violences dans les relations intimes, des abus sexuels, les mariages forcés, etc.  Tout ceci constitue des facteurs de risque qui peuvent mettre la vie des femmes en danger et les décourager à avancer. Malgré cela, les femmes continuent à relever les défis et contribuent au développement économique et social de leurs pays et de leurs communautés; elles sont mères de famille, elles sont cheffes d’entreprises, elles sont enseignantes de futures générations, elles sont  médecins, elles sont infirmières, elles sont éducatrices et gardiennes de cultures et traditions, etc. Bref elles sont des citoyennes actives, participantes au sein de la société. Donc ceci nous montre que les femmes sont résiliantes et développent des capacités de résilience afin de naviguer au sein de nos sociétés. 

Ne ratez pas notre prochain article sur les stratégies que l’on peut mettre en place pour développer la résilience. 

 

Elise Nyirasuku est une travailleuse sociale, qui oeuvre dans le domaine de la santé mentale depuis plus de 15 ans. Elise a fait ses études de Bac en Études de Femmes et ses études supérieures en travail social. 

 

Références

Hornor, G. (2017). Resilience. Journal of Pediatric Health Care, 31(3), 384‑390. https://doi.org/10.1016/j.pedhc.2016.09.005

Greenberg, M. (2006). Promoting resilience in children and youth: Preventive interventions and their interface with neuroscience. Annals of New York Academy of Sciences, 1094, 139-150.

Michallet, B. (2009). Résilience: Perspective historique, défis théoriques et enjeux cliniques. Frontières, 22(1‑2), 10‑18. https://doi.org/10.7202/045021ar

Rutter, M. (2006). Implications of resilience concepts for scientific understanding. Annuals of New York Academy of Sciences, 1094, 1-12.